AFRIQUE-MADAGASCAR
Chez les Oblats, d’autres missionnaires sont envoyés en missionL’Institut Africain
des Sciences de la Mission
(IASMI), dirigé par les Oblats, à Kintambo, un quartier de Kinshasa, organise
depuis 1994, un programme de formation pour les missionnaires, venus d’ailleurs
pour travailler au Congo. Depuis lors, une centaine de participants y ont suivi
le cursus de formation qui se termine toujours par un solennel envoi en mission.
Cette année, cette célébration a eu lieu le 18 janvier.
L’inspiration
de base de cet envoi est l’Evangile, avec des symboles de la culture africaine.
La célébration atteint son sommet au moment de l’onction de kaolin, une argile
à base de chaux, avec lequel le célébrant trace le signe de la croix sur le
front, les mains et les pieds de ceux qui sont envoyés en mission. Le kaolin
est utilisé dans les rites d’initiation et en d’autres moments importants de la
vie, au Congo et ailleurs en Afrique. Il devient ici un symbole de bénédiction
et de communion, de pureté et de fidélité dans l’accomplissement de la mission
reçue.
Normalement
les “envoyés”, dont le nombre varie de semestre en semestre, sont prêtres,
religieux ou religieuses. Cette année, il y avait trois Sœurs: une
Franciscaine Missionnaire de Marie de Colombie, et deux Indiennes de la Société Missionnaire
du Sacré Cœur de Jésus.
La
cérémonie s’est tenue comme d’habitude, dans la chapelle voisine du scolasticat
des Oblats de Marie Immaculée, en présence de plus de deux cents personnes, y
compris des étudiants, des professeurs et des employés de l’ISEM (Institut St
Eugène de Mazenod), qui comprend les facultés de Théologie, de Missiologie et
un Institut d’animation missionnaire. Il y avait aussi un nombre important de
laïcs, des jeunes gens et jeunes filles qui suivent les cours de spécialisation
en informatique, au centre créé par le P. Giovanni SANTOLINI, qui maintenant
repose dans sa tombe, sur le terrain du scolasticat.
Pendant la Messe, le nombre des
“envoyés” s’est accru d’une unité. Le célébrant, l’Abbé Félicien Mwanama,
prêtre diocésain et professeur de missiologie à notre Institut, s’est joint
spontanément au groupe des trois Sœurs. Il venait en effet d’être nommé évêque
de Luisa, un grand diocèse à l’intérieur du pays. Pendant l’homélie, il a
souligné que lui, comme évêque nouvellement nommé, il se sentait comme s’il
«allait au loin» (selon l’invitation du Pape dans Evangelii gaudium) il se sentait donc pleinement participant dans
ce rite d’envoi.
Les chants rythmés et les harmonies
polyphoniques du vaste répertoire congolais ont vraiment aidé à créer une
atmosphère d’intense participation. Chaque fois que nous célébrons cet envoi
missionnaire, on retrouve le goût d’un événement qui rallume chez tous, la joie
de l’Evangile, la joie de la mission. (P. Domenico ARENA)
Le Bureau du SIDA de la Conférence des Evêques d’Afrique du Sud (SACBC) et l’Institut Théologique Saint Joseph ont publié le livre «Réponses catholiques au SIDA en Afrique du Sud.» Ce fut durant la session plénière de la SACBC, le 25 janvier 2014, à Manzini. Les auteurs en sont Stuart BATE, OMI, et Alsison Munro, OP.
Ce livre reprend les réponses de l’Eglise, pendant ces trente dernières années, telles qu’elles ont été discutées lors d’une conférence tenue en janvier 2013 à l’Institut St Joseph de Cedara, KwaZulu Natal. Différentes interventions examinent les réponses des diocèses urbains et ruraux, la théologie du péché dans le contexte du SIDA, l’épineuse question, pour l’Eglise catholique, de l’usage du préservatif, la question du dépistage ou non du VIH chez les candidats au séminaire et à la vie religieuse, le SIDA comme thème dans l’accompagnement spirituel, et enfin, le SIDA et le dialogue interreligieux.
Au plan mondial, l’Afrique du Sud a été la région la plus affectée par le VIH et le SIDA. En 2011, on estimait qu’environ 10% de la population était porteuse du VIH. Mais un bien plus grand pourcentage de la population a été affecté par les conséquences de l’infection. Beaucoup devaient soigner et soutenir la famille et les amis, infectés par le VIH. Beaucoup d’autres avaient subi des pertes de parents ou d’autres personnes proches décédées du SIDA. On estimait à quelque deux millions les «orphelins du SIDA.»
L’Eglise catholique a été, en Afrique du Sud, l’un des principaux acteurs dans la réponse à cette crise. Les débuts, dans les années 80, ont été relativement lents; c’est à partir des premières années du 21e siècle que l’Eglise est devenue une source majeure de soins de santé et d’information sur la prévention du VIH. Le livre examine l’activité pastorale sur le terrain et les motivations théologiques de cet engagement. Malgré une réponse pastorale au plan de la santé et son activité sociale sur le terrain, sans proportion avec la taille modeste de l’Eglise dans la région, la société estime généralement que l’Eglise catholique a un impact négatif sur ce fléau. Une simple recherche sur Google portant sur «SIDA et Eglise Catholique» montre – à part les sites de l’Eglise catholique – une série de commentaires totalement négatifs, centrés uniquement sur un point: le préservatif. Que puisse dominer une telle imputation de bouc émissaire, si partiale, est une triste illustration de la manipulation de la vérité dans le monde moderne. Elle montre comment le contrôle des moyens de production des technologies de l’information instaure une hégémonie, basée sur une approche philosophique séculariste au phénomène libertaire de la liberté sexuelle. La réalité est bien plus vaste et bien plus nuancée que ne le voudraient ces préjugés. Ce livre espère jouer un petit rôle pour rééquilibrer la balance.
En 2013, notre Délégation du Sénégal a fêté ses
dix ans de présence en Guinée Bissau. Ce n’est certes pas beaucoup en termes de
durée mais notre regard ne veut pas se limiter à l’aspect quantitatif. Ce que
nous voulons aujourd’hui, c’est évaluer la qualité de cette présence et plus
encore nous voulons déceler de nouveau les besoins, pour mieux nous tourner
vers les défis que comporte notre présence missionnaire en Guinée.
En dix ans nous avons eu le temps de nous
installer, de nous adapter, de découvrir toutes les réalités concrètes du pays,
de connaître la situation sociopolitique. Nous avons partagé le quotidien des populations
et vécu avec elles certaines crises, qui ont laissé des séquelles encore
considérables aujourd’hui. Dix ans c’est le temps qu’il nous a fallu pour
mettre sur pied une base solide, une fondation profonde pour notre projet
missionnaire en Guinée, comme en témoigne notre évolution depuis notre arrivée
en octobre 2003.
De Farim à Antula nous avons voulu suivre le
Christ, le laisser vivre en nous, l’annoncer et le transmettre aux autres. Ceci
en réponse à la grande attente que cette Église de Guinée nous a exprimée, au
tout début de notre arrivée: «Les nouveaux missionnaires ne sont
pas tenus de faire des miracles, mais ils doivent être des hommes de
Dieu.». Hommes de Dieu nous l’avons été à chaque fois que nous avons
porté sa parole vers tous ces cœurs qui cherchent Dieu. Nous l’avons été toutes
les fois où nous avons témoigné de son amour pour le genre humain. Nous ne
cessons de l’être aussi longtemps que brûle en nous un amour inconditionnel
pour le Christ et son Église, à l’image de notre saint Fondateur.
Aujourd’hui notre élan missionnaire en Guinée
ne devrait plus connaître des moments de doutes et d’hésitations. Les défis
sont énormes. Sur le plan apostolique il y a un manque d’agents
pastoraux: il y a encore des paroisses et missions sans présence
permanente de prêtre. Il y a encore des zones où des paroisses devraient voir
le jour: la taille de certaines missions est si importante qu’il faudrait
les scinder. Pour ne citer que cela !... Sur le plan social, il reste beaucoup à
faire: à cause de l’instabilité politique de ce pays aucun gouvernement
ne réussit vraiment à se pencher sur la question sociale et à en faire une
priorité. Et comment oublier la jeunesse guinéenne? Elle a grande envie
d’éducation et de scolarisation, mais hélas, elle est victime des crises
scolaires qui jusque-là ne connaissent pas de solutions véritables. Le système
scolaire est paralysé: seules les écoles privées connaissent un
fonctionnement normal. Mais ici ces écoles ne sont pas à la portée du Guinéen
moyen.
Bref les besoins et
les appels sont nombreux, nous devons tous les porter dans notre cœur et les
offrir au Seigneur dans notre prière quotidienne ainsi que dans notre action
évangélisatrice. Gardons présent à l’esprit que «la gloire de Dieu c’est
l’homme debout». Alors, accompagnons le peuple de Guinée, qui cherche à
se relever et à marcher vers Dieu! (P. Simon Pierre BADJI dans Échos
de la Délégation
du Sénégal - Guinée Bissau, janvier 2014)
Dans la vie d’un homme, 25 ans est un âge important. On commence à concrétiser le chemin de sa propre vie. Souvent, pour des raisons professionnelles ou affectives, on quitte la maison paternelle pour aller vivre chez soi. Le Foyer ‘Joseph Gérard’ a vécu ce même passage: avec ses 25 ans de vie il a trouvé sa propre maison. Il est né dans une maisonnette à côté du presbyterium de la paroisse «Marie Immaculée» des Parcelles Assainies de Dakar. Devenu enfant, il avait déménagé à Castor: sa maison était celle du Prénoviciat. Le 7 octobre il a inauguré sa propre demeure au CSPA, derrière la Police, au numéro 22 des Parcelles Assainies, tout en gardant des liens très étroits avec les grands-frères du Prénoviciat. Cela grâce à l’aide de ses parents: la délégation Sénégal-Guinée Bissau des Oblats et M. Honoré Gbaguidi.
Le 15 février 2014, on a profité de la visite du père Général, p. Louis LOUGEN, pour bénir la nouvelle maison.
Les tam-tams ont bien
exprimé notre joie d’avoir le p. Lougen parmi nous. A suivi une rencontre entre
les jeunes et le p. Général, qui nous a invités à une connaissance de soi
toujours plus profonde pour être des personnes transparentes et cohérentes.
Après avoir accueilli les prénovices de Castor, les autres Oblats de Dakar, les
sœurs Franciscaines des Pauvres et les quelques amis de la communauté, on a
procédé à la bénédiction de la maison. En faisant le tour de la maison, le p.
Louis ajoutait ses propres bénédictions: à la dépense «Qu'il ne
manque jamais à manger»; sur les escaliers «Que personne ne
tombe»; dans les chambres des formateurs «Sagesse, patience,
bonne humeur»! Et nous avons partagé enfin le repas fraternel.
La première promotion du nouveau foyer est composée de quatorze jeunes et de deux Oblats. Notre première occupation est la fréquentation des cours de ‘Première’ et ‘Terminale’, aux Cours Secondaires des Parcelles Assainies. Mais nous les vivons ensemble avec le désir d’éclairer notre appel à la vie consacrée dans la famille des OMI et avec l’esprit du Foyer.
Le foyer est le lieu du feu! Le feu qui réchauffe et qui rassemble la famille: c’est ce que nous vivons dans nos repas, dans les moments de partage, dans le sport, dans l’entretien de la maison.
Le feu qui illumine et qui incendie: c’est ce que nous essayons de vivre dans les activités pastorales à la paroisse ou simplement avec le témoignage de notre vie à l’école.
Le feu qui brûle et purifie: c’est ce que nous vivons avec la prière quotidienne de la liturgie des heures et de l’Eucharistie, les moments de formation et d’accompagnement spirituel. Seigneur embrase-nous de ton Esprit, mets-en nous le feu de ton amour… Mais faisons attention à ne pas incendier la maison! (Claudio CARLEO)